Souvent le problème, c’est quelques mots, voire une phrase. Qui bloque, qui braque ou simplement fait sourire (et soupirer) le graphiste. Mais toujours, ce n’est pas clair, pas constructif et ne permet pas au designer d’avancer et de satisfaire son interlocuteur. C’est pour répondre à cette problématique que j’ai conçu le cours de compétences graphiques du MA3CIG de l’Université de Neuchâtel.
Comprendre l’importance de la typographie dans le graphisme, c’est ouvrir les yeux sur une toute nouvelle lecture de notre environement visuel.
Tous les jours, vous croisez des signaux véhiculés par de petites formes qui représentent des sons, composent des mots et forment des phrases.
Le choix d’une typographie, sa graisse, sa taille et sa couleur transmet l’histoire qui lui est attachée.
Sensibiliser les élèves du Master à cet aspect du message, les accompagner dans la découverte de ce monde merveilleux qu’est la typographie est toujours un plaisir.
En introduction, je précise souvent que mon objectif est de leur « gâcher la vie ».
Parce qu’une fois les yeux ouverts, c’est aveuglant. Tout autour de nous devient source de questions et de réflexions.
Ces questions ne sont pas de savoir si c’est beau et si c’est dans le trend du moment.
La réflexion à avoir est :
- est-ce que cela sert le message?
- Est-ce que ce choix est sémantiquement cohérent?
- Est-ce que je peux justifier mon choix?
Mon truc à moi dans le graphisme, c’est le fonctionnalisme. C’est cette approche qui veut que le bon graphisme ne se voie pas.
Un caractère est comme une cuillère : si le soir, je me souviens de la forme de la cuillère avec laquelle j’ai mangé ma soupe le midi, c’est que la forme de la cuillère n’était pas bonne.
Adrian Frutiger
Certains pourront dire que c’est une approche de graphistes peu créative, et que c’est peut-être plus simple de cacher sa création !
Je suis personnellement à la recherche d’un graphisme plus objectif, qui sert d’amplificateur à un message sans ajouter de parasites visuels par trop de personnalité.
Cette objectivité, je la retrouve aujourd’hui plus dans la démarche de design d’interface et de recherche d’expérience utilisateur (UX). C’est un domaine où l’efficacité peut être testée et expérimentée.
L’objectif du cours n’est pas de faire des étudiant.es des graphistes – en 28 périodes cela serait étrange – mais d’en faire des professionnel.les de la chaine de production graphique.
Soit comprendre le langage et utiliser le bon vocabulaire pour donner des feedbacks constructifs et utiles. Que l’objectif soit un projet qui puisse être au service du message et satisfaire les exigences d’excellence de toutes les parties.
Et si, dans le processus, tout le monde peut prendre du plaisir, c’est encore mieux.
Ce cours a été proposé
sous deux formats
- 28 heures: Introduction à la typographie, la grille, l’infographie et le UX design et des workshop de création.
- ou 4 heures: Introduction à la typographie et mini pratique (mais c’est court!)
C’est également une approche qui permet d’élever la qualité des échanges en entreprise. Cela s’insère dans une approche de Design thinking.
Découvrez une petite vidéo réalisée pour le master: